Date : Vendredi 10 octobre 2025 – 14h-16h30
La crise climatique impose aujourd’hui de profonds bouleversements au secteur du travail social, entraînant une redéfinition progressive des cadres directeurs de la formation en travail social ainsi que des pratiques professionnelles. Dans ce contexte, la prise en compte des enjeux environnementaux dans le champ du travail social devient une question cruciale, tant sur le plan de la formation que des interventions de terrain.
Dans les pays de tradition anglo-saxonne, le travail social vert (TSV) se développe autour de la reconnaissance explicite des interdépendances entre justice sociale et justice environnementale. Cette approche peine à trouver une place au sein de la tradition républicaine française.
Dans cette perspective, il est indispensable d’interroger la manière dont les établissements de formation en travail social (EFTS) s’emparent des questions environnementales. Ces thématiques sont aujourd’hui abordées de façon très inégale, tant dans les curricula que dans les pratiques pédagogiques. Par ailleurs, les formes concrètes que prennent les initiatives de TSV sur les terrains professionnels méritent également une attention particulière, afin d’identifier d’éventuelles spécificités françaises.
Dès lors, une question centrale se pose : existe-t-il un ou plusieurs modèles français du travail social vert ? Cette interrogation invite à considérer les obstacles structurels mais aussi les potentialités d’innovations nourries par un contexte international d’écologisation du travail social.
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INTERVENANTS
Mélanie CARRERE : Philosophe de l’action sociale et de l’environnement, cadre pédagogique en EFTS.
Quel travail social vert en France ?
Elle explore les difficultés d’implantation du Travail Social Vert en France, comparativement à son essor dans les pays anglo-saxons. L’obstacle principal réside dans la perception controversée de la notion de communauté dans le contexte républicain français. Elle propose de surmonter cette tension en introduisant le concept de communauté nodale, en interaction continue avec d’autres acteurs à différents niveaux. Cette approche s’inscrit dans une perspective socio-écosystémique, adaptée aux spécificités françaises. Elle vise à redéfinir l’intérêt général de manière inductive, en intégrant les savoirs situés.
Anaïs MARTIN : Doctorante en Science de l’Education à l’Université Paris Nanterre –
Vers une écologisation du travail social : étude de cas en EFTS
La crise climatique constitue une menace systémique qui exacerbe les inégalités sociales, remettant en cause les fondements de la justice sociale et les pratiques du travail social. Dans ce contexte, l’écologisation des pratiques professionnelles progresse, bien que son intégration dans les formations en travail social demeure marginale. Anaïs MARTIN, s’appuyant sur les perceptions et pratiques professionnelles de quatre ingénieur·es pédagogiques en EFTS en France, révèle des initiatives portées par des engagements personnels, situées entre des actions limitées et une phase de transition (« sas de passage »). Ces démarches, encore expérimentales, puisent leur légitimité dans les fondements du travail social radical.
Paul MORIN : Professeur titulaire – École de travail social, Université de Sherbrooke, Institut universitaire de première ligne en santé et services sociaux(IUPLSSS)
L’engagement des locataires en milieu HLM : une approche par la recherche participative
Dans le cadre de cette intervention, Paul Morin présentera les résultats et réflexions issus de d’une recherche menée en HLM, un domaine dans lequel il est impliqué depuis plus de vingt ans, principalement à travers des démarches de recherche participative. Son propos s’articulera autour de la question de l’environnement, en lien avec une étude actuellement en cours à Montréal. Cette recherche porte plus particulièrement sur les formes d’implication des locataires dans l’amélioration de leur cadre de vie au sein des habitations à loyer modique (HLM).
Magali PORTILLO : Professionnelle en travail social spécialisée en travail social vert et coopération internationale. Chercheuse dédiée à l’innovation et au développement durable ; Universidade Lusíada de Lisboa